Une promotion d'anciens quitte l'Ecole, une promotion de jeunes reçoit le baptême : c'est ce double événement que fêtent chaque année, traditionnellement, les élèves de Saint-Cyr, dans la liesse du triomphe de la promotion sortante.
En ce 24 juillet 1960, les anciens n'avaient pas manqué à la tradition,et avec le concours de leurs bazars, ils avaient réalisé une magnifique évocation, un survol général de la vie de l'Ecole, de Louis XIV à nos jours, de
« Saint-Cyr... à Coëtquidan ».
Les premières heures de cette grandiose manifestation furent réservées au souvenir de ceux qui, depuis un siècle et demi, sous toutes les latitudes,tombèrent au Champ d'honneur. Plusieurs services religieux, à l'Eglise comme au Temple, rassemblèrent tous ceux qui tinrent à commencer cette journée de
fête dans le recueillement.
Puis, dans l'après-midi, l'évocation commença. Les pages d'un grand livre d'histoire furent tournées, les unes après les autres, devant la table des spectateurs rassemblés sur le Marchfeld. Des demoiselles de Madame de Maintenon, qui furent les premières élèves de l'Ecole, aux Cyrards de 1940,dernière promotion instruite à Saint-Cyr, une suite de tableaux riches en couleurs, de divertissements amusants, de scènes pittoresques, convainquit les spectateurs que nos jeunes officiers ne manquent ni de goût ni d'humour .
Faisant suite à cette rétrospective, nos Cyrards présentèrent le « nouveau bahut de Coëtquidan », dans ses réalisations et ses activités les plus modernes. Le style a changé, le rythme est plus rapide, mais la statue de Kléber,demeurée indemne dans le champ de ruines de l'ancienne Ecole, transportée puis érigée sur le nouveau Marchfeld, est là pour montrer à tous que Coëtquidan n'est que l'exacte continuation de Saint-Cyr.
Le soir enfin, l'Ecole connaissait son apothéose avec le Triomphe de la promotion Maréchal Bugeaud et le baptême de la promotion du lieutenant-colonel Jeanpierre, splendide officier supérieur, tombé pour la France, à Guelma, le 2 octobre 1956, à la tête de ses légionnaires.

Les cérémonies du Triomphe furent présidées par M. Robert Messmer , ministre des Armées. A ses côtés, M. Marc Robert, représentant M. Rivalland, délégué ministériel pour l'armée de terre ; les généraux Lavaud,chef d'état-major général des armées ; Challe, commandant en chef des forces alliées Centre Europe ; Le Puloch, chef d'état-major de l'armée ; Masson,commandant la 3e région ; Pasteur, directeur du personnel militaire de l'armée de terre ; Morel, inspecteur de la Légion étrangère ; et de nombreuses personnalités civiles et militaires.